Histoire de la commune

DE ST MARTIN DES BOIS A LAIGNELET.
L’Eglise de Laignelet est consacrée à Saint Martin. Rien de plus normal puisque St Martin des Bois fut le premier nom de Laignelet.
Premiers habitants des lieux, des ermites vivaient dans la forêt autour d’une église consacrée à St Martin, mais située plus à l’est, vers Landéan, au point culminant de la forêt. Vers la fin du XIème siècle, Raoul Ier de Fougères donna cette église aux moines de l’abbaye d’évron et la transféra dans un cimetière du nom d’Agnelet (elle est mentionnée au XIème siècle sous le nom de “ecclesia de Agnello”, l’église de l’agneau), il voulait ainsi éloigner les ermites de ses terres de chasse, et il leur confia l’abbaye de Savigny, plus au nord.
Mieux située au bord d’une route, c’est peut-être la vraie raison de son transfert, l’église devint le centre d’une paroisse, la protection sacrée du cimetière favorisant l’apparition d’un village du nom de l’Aignelet, puis Laignelet; l’Abbaye d’Evron y fit construire un prieuré.

LA FEODALITE
Comme ailleurs, le territoire de Laignelet comporte d’anciennes mottes castrales, témoins de l’insécurité qui régnait dans la deuxième moitié du XIème siècle: Celle de la Fontaine la Chèze et celle de Malhaire, à 800 m du bourg, détruite aujourd’hui; seuls des talus sont encore visibles.

L’ANCIENNE EGLISE
Il ne reste rien de l’église primitive, détruite à la fin du XIXème siècle pour faire place à l’édifice actuel. Elle comportait une nef romane remaniée au XVIème siècle, le choeur ayant lui, été reconstruit en 1830.

LA NOUVELLE EGLISE
La présence de la verrerie contribua à l’augmentation de la population de la commune. Les 1000 habitants de 1860 avaient presque doublé au début du siècle ( 1993 en 1911).
L’ancienne église romane jugée trop petite, elle fut remplacée par l’édifice actuel, construit entre 1887 et 1890. Le patron de la verrerie, maire de Laignelet, n’y fut certainement pas pour rien.
Ce fut la première église de l’architecte rennais Louis Hérault: église-halle (un seul toit pour trois nefs), dont la voûte bombée et les 12 fins piliers évoquent le style gothique angevin. Deux chapelles (de la vierge et de St Joseph) donnent à l’église une certaine ampleur: le transept étant presque aussi long que la nef. La façade et le clocher ne furent cependant terminés qu’entre 1922 et 1926, la guerre ayant reculé l’achèvement et hélas altéré les projets initiaux: la tour semble s’adapter moyennement à la façade de tuffeau et n’a pas été terminée (ni corniche, ni flèche). On y note la présence sur le tympan d’un Agneau de Dieu en mosaïque qui reprend le motif de l’ancienne porte principale. L’édifice a été récemment restauré.
Le fond de l’église s’orne d’une copie d’un grand tableau ( le Christ en croix) donnée par l’empereur Napoléon III en 1858 à l’occasion de sa venue à Rennes pour l’inauguration du chemin de fer, une copie d’une oeuvre célèbre de Philippe de Champaigne (XVIIème siècle).

UNE ACTIVITE LIEE A LA FORET : SABOTIERS ET VERRIERS
Les hêtres de la forêt constituèrent une matière première de premier choix pour de nombreux sabotiers, mais c’est surtout à ses verriers que Laignelet dût sa renommée: des terrains sablonneux, la forêt, les fougères, dont les cendres sont riches en soude, constituaient des éléments particulièrement intéressants pour l’élaboration du verre. La Verrerie de la Bellovière nait vers 1646.A la veille de la révolution, la verrerie de Laignelet était l’une des deux seules verreries importantes de Bretagne. Elle employa jusqu’à 400 ouvriers au début du XXème siècle. Son directeur d’alors, Henry Chupin, ouvert aux idées sociales de la démocratie chrétienne en vogue dans la deuxième moitié du XIXème siècle, en fit un véritable modèle de cité ouvrière au système social très particulier. “On peut vivre toute une longue vie sans sortir de la Verrerie de Laignelet” disait une brochure: des maisons rappelant les corons du Nord, abritaient la majorité des familles des ouvriers, un Conseil d’usine permettait un certain dialogue entre administration et ouvriers, une Société de Secours Mutuel venait en aide en cas de maladie, une Société coopérative ouvrière d’alimentation pourvoyait la cité en produits à prix réduits. Les loisirs n’étaient pas en reste avec l’organisation d’une fanfare, d’une société de gymnastique, d’une troupe de théâtre,d’une bibliothèque et bien sûr on y trouvait une chapelle.
La Verrerie ferma définitivement au début des années trente.

UN IMPORTANT CHANGEMENT
Jusqu’au milieu du XXème siècle, Laignelet était une commune de 1936 hectares dont 625 en forêt, beaucoup plus vaste qu’aujourd’hui. Son territoire s’étendait jusqu’à l’hôpital de Fougères, englobant entre autres les quartiers actuels de la Forairie et des Cotterêts.
Déjà, en 1910, l’agrandissement du cimetière de Fougères avait fait perdre à la commune plus d’un hectare. Le développement urbain de sa grande voisine l’incitait à vouloir s’étendre dans la direction de Laignelet. De 1910 à 1950, le conseil municipal eut à s’élever “contre cet envahissement” que constituaient les demandes d’annexion répétées de Fougères. Peine perdue, le 18 mars 1953, Laignelet, comme d’autres communes autour de Fougères, perdit 263 hectares 18, sa population passa de plus de 2000 habitants en 1946, à seulement 506 au recensement de 1954. En perdant des parties déjà urbanisés, la commune reprit un caractère plus rural. Son école publique ferma en 1973, et l’école privée disparut en 1990.

LE RENOUVEAU
Le dernier recensement fixe à 917 habitants pour 2008 sur la commune. La population devrait dépasser le seuil de 1000 habitants suite à la création de nouveaux lotissements.
En quelques années, la commune aura ainsi accueilli plus de 50 foyers. Ce rajeunissement de la population a permis la réouverture d’une école en 2006.
En fin d’année 2005, 2 nouveaux commerces ont été créés sur la commune apportant ainsi de nouveaux services aux agnelais. Ce nouveau point de centralité dans la commune est devenu un pôle d’animation et de rencontre dans le bourg.
De plus, le cadre champêtre et proche de Fougères, la proximité immédiate de la forêt sont des atouts fort convoités aujourd’hui.

Les Ermites de Saint Martin des Bois avaient vu juste !